Alors que l'immobilité forcée me rend sans doute plus contemplative malgré moi, je me remémore ce soir ce livre que j'aime tant, les Notes de Chevet de Sei Shonagon :
Choses qui font battre le cœur
Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer de petits enfants.
Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse du fond du cœur.
Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison.
Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer de petits enfants.
Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse du fond du cœur.
Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison.
Choses qui ne servent plus à rien, mais qui rappellent le passé
Une natte à fleurs, vieille, et dont les bords usés sont en lambeaux.
Un paravent dont le papier, orné d’une peinture chinoise, est abîmé.
Un pin desséché, auquel s’accroche la glycine.
Une jupe d’apparat blanche, dont les dessins imprimés, bleu foncé, ont changé de couleur.
Un peintre dont la vue s’obscurcit.
Dans le jardin d’une jolie maison, un incendie a brûlé les arbres. L’étang avait d’abord gardé son aspect primitif ; mais il a été envahi par les lentilles d’eau, les herbes aquatiques.
Une natte à fleurs, vieille, et dont les bords usés sont en lambeaux.
Un paravent dont le papier, orné d’une peinture chinoise, est abîmé.
Un pin desséché, auquel s’accroche la glycine.
Une jupe d’apparat blanche, dont les dessins imprimés, bleu foncé, ont changé de couleur.
Un peintre dont la vue s’obscurcit.
Dans le jardin d’une jolie maison, un incendie a brûlé les arbres. L’étang avait d’abord gardé son aspect primitif ; mais il a été envahi par les lentilles d’eau, les herbes aquatiques.
J'ai sorti ce soir ma boite d'aquarelles pour peindre l'iris que j'ai croqué cet après-midi au bord du bassin. Et je m'aperçois que parmi les choses que j'aime, vraiment, absolument, les noms des pigments occupent une place essentielle.
Le premier de tous, le préféré : Caput mortuum violet au nom d'alchimie...
Mais aussi le Colibri or-royal, l'Aureoline, la Laque d’Alizarine Violette, la Laque de Garance et toutes ses nuances, le Jaune d'Inde et de Naples, la Pierre de Fiel, le Noir de Bougie, la Cendre Bleue, le Bleu Indigo, le Vert Antioche, le Violet d'Egypte, le Ton Rouge de Saturne...
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